Olivia Perez

Olivia Perez travaille à la gare de Bordeaux depuis 10 ans, auparavant elle manageait les équipes d’accueil et de production des trains. Depuis les cinq dernières années, elle dirige le bâtiment au sens large et tous ses services. Elle pilote les actions qui contribuent à satisfaire tous les clients, ceux qui voyagent, mais aussi ceux qui ne voyagent pas, qui utilisent les services et commerces de la gare. Elle nous reçoit d’ailleurs dans un café au sous-sol plutôt que dans son bureau au deuxième étage du bâtiment. L’occasion pour elle d’arpenter la gare en tant qu’utilisatrice, d’avoir un œil sur tout et de saluer au passage les agents de sécurité. Ces derniers temps, elle arrive en vélo dans ce monument historique classé depuis 1984, immense paquebot qui donne son nom au quartier. Elle insiste sur le fait qu’elle est aussi utilisatrice de la gare, l’occasion de se rendre compte qu’il n’est pas toujours facile de trouver un arceau de vélo libre aux abords de la gare.

C’est important d’avoir le regard d’un simple utilisateur.

Au son des annonces de départs de train, Olivia nous explique qu’elle gère aussi les opérations d’animation dans la gare, en essayant quand elle le peut, de faire le lien avec le quartier St Jean et ses habitants. La gare vit jour et nuit, elle est ouverte de 4h à 1h du matin.

Illustration Bordeaux, julie blaquié

A la question de sa place en tant que femme dans cette fonction, elle répond très simplement que ça n’a jamais été un problème, ni un enjeu. Pourtant du fait de sa fonction, elle reçoit régulièrement des courriers adressés à « Monsieur le chef de gare». Outre la dimension satisfaction client, Olivia Perez souligne aussi l’aspect technique de son travail : la sécurité incendie, l’amiante, le plomb, la sûreté, l’entretien des parties privatives, et notamment le blockhaus de la gare, vestige historique de la seconde guerre mondiale. Ce lieu n’est pas ouvert au public, surtout depuis que le plan Vigipirate est en place, bien qu’il ait déjà fait l’objet de visites lors des journées du patrimoine par exemple.
La vie de la gare, c’est entre autres accueillir l’Orient Express cet été pour des dîners de grands chefs, ainsi que pour un goûter pour les enfants du quartier. Olivia aime travailler en lien avec les associations de quartier qui la sollicitent beaucoup, mais le temps manque pour tout faire. Le temps d’un sourire, elle se souvient d’une fête de la musique organisée dans la gare avec une scène ouverte qui l’avait amenée à jouer avec son groupe qui répète à Barbey.

Illustration Bordeaux, julie blaquié

Si l’on pouvait être le lien entre les deux quartiers.

Avec l’enjeu de l’ouverture de la LGV en Juillet 2017, la gare se refait une beauté, elle se modernise. Elle ambitionne aussi de créer un véritable pont entre les quartiers St Jean et Belcier. Le nouveau bâtiment côté Belcier permettra de traverser plus facilement d’un côté à l’autre. Des commerces de proximité sont prévus comme un caviste et une supérette, ainsi qu’un grand parking. Ces derniers temps, les contraintes des travaux de la gare rendent compliqué le travail d’Olivia, et l’immense échafaudage qui recouvre les voies pour la réfection de la verrière ne simplifie ni la circulation des voyageurs, ni le confort et la réalisation d’animations dans la gare. La période actuelle n’est pas la plus simple et les contraintes sont nombreuses, si elle regrette d’avoir dû enlever le piano à disposition des clients dans le hall en travaux, elle nous assure qu’il sera réinstallé.

Julie Blaquié, illustration Bordeaux

Ce qu’Olivia aime particulièrement c’est partir à l’étranger avec sa famille et découvrir les gares des autres pays, de New York à la Thaïlande elle promène son œil professionnel aux quatre coins du monde. Curieuse de découvrir ce qui se passe ailleurs, elle l’est aussi de connaître notre propre expérience de la gare de Bordeaux : elle nous questionne beaucoup et assume les difficultés et les contradictions de la gare. Pour répondre au besoin de sécurité, elle souligne la présence d’un médiateur pour aider les gens en errance. Pour animer le parvis de la gare, sont prévus des kiosques, des petits commerces temporaires comme un marché de Noël. Pour répondre à la demande de proximité, La Ruche qui dit Oui l’a également contactée pour installer une Ruche en gare, une bonne idée qui évite le monopole des enseignes de la grande distribution. Lorsqu’Olivia nous demande ce qu’il manque dans la gare, nous répondons qu’un accès gratuit à la culture, une exposition temporaire serait un plus. Faire vivre ce vaste lieu plein de courants d’airs, de baisers d’adieu et de retrouvailles, ce lieu qui s’anime des histoires qui le traversent au quotidien.

D’un geste à la fois charmant et énergique, Olivia Perez retourne à ses obligations non sans avoir salué à nouveau un employé de la gare. Elle est un peu chez elle dans ce café en sous-sol, lieu de passage assez impersonnel, que nous ne verrons plus de la même façon après une heure passée avec Madame la chef de gare. Preuve une fois encore que les lieux sont faits de ceux que l’on y rencontre, et quel plus bel endroit qu’une gare pour rencontrer une femme énergique, souriante, aux responsabilités nombreuses mais néanmoins disponible et à l’écoute.

La gare St Jean en chiffres c’est 25 000 M2 de bâtiments, 350 trains / jours, plus d’11 millions de voyageurs sur l’année et entre 35 000 et 45 000 voyageurs / jours.

Texte Caroline Cochet / Dessins Julie Blaquié / Projet « Elles Saint Jean »

Fête des Morts à la mexicaine

Photos du stage sur les Arts du Mexique pendant les vacances de la Toussaint à l’Atelier Garance à Bordeaux, Caudéran :

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La Catrina nous rappelle que les différences de statut social n’ont aucune importance face à la mort.

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Atelier Garance

La Catrina
La Catrina, appelée à l’origine La Calavera Garbancera est un personnage populaire de la culture mexicaine ; il s’agit d’un squelette féminin vêtu de riches habits et portant généralement un chapeau. Ce personnage de squelette est inspiré à la fois de traditions européennes (notamment de l’art macabre médiéval) et indigènes préhispaniques (en particulier du culte de la déesse aztèque de la mort Mictecacihuatl). Au cours du XXe siècle, ce personnage a été décliné sous de nombreuses variantes, en particulier depuis sa reprise par le célèbre peintre Diego Rivera, et est devenu une figure emblématique de la fête des morts mexicaine et de la culture mexicaine en général.

« Catrina » est la déclinaison féminine du mot espagnol « catrín » qui désigne, de manière générale, une personne élégante, habillée avec goût. * « Calavera » désigne un crâne humain, une tête de mort. La Catrina nous rappelle que les différences de statut social n’ont aucune importance face à la mort.

71, rue Famatina
33200 Cauderan
Tél. : 06 06 51 26 53
Email : lateliergarance@gmail.com

Atelier dessin

Création de personnages à têtes d’animaux ou Anthropomorphisme

Atelier à l’école élémentaire Jeanne d’Arc au Bouscat

La consigne était de créer un personnage à tête d’animal. L’enfant devait choisir un animal, lui prêter un caractère (joyeux, râleur, généreux…), un métier ou activité de loisir et éventuellement de lui attribuer un but dans la vie.

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Carla, CM2

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Hadrien, CM1

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Gaston, CE1

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Victor, CE1

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Olympe, CE1

ATELIER ARTS PLASTIQUES

C’EST LA RENTREE à l’ATELIER GARANCE

Ateliers Dessin et Peinture tous niveaux : débutants et confirmés

*** Le premier cours est gratuit ***

Des ateliers pour les enfants :
Les enfants apprendront la peinture, le dessin, le modelage, les différentes techniques picturales à travers la réalisation d’oeuvres inspirées de grands artistes.

Des ateliers pour les grands :
Deux ateliers adultes sont proposés : les mercredis soirs (1 mercredi sur 2) et les jeudis matins.
Bases et approfondissement en dessin (crayon, fusain, sanguine, encre) et peinture (aquarelle, acrylique). Développement et accompagnement à la créativité.
Aux beaux jours, des sorties « carnet de voyage » auront lieu dans les parcs, rues et places de Bordeaux : croquis, aquarelle, jeux d’écriture et expérimentations plastiques.

atelier de dessin et peinture à Bordeaux

Informations et réservation :

http://ateliergarance.jimdo.com
Atelier GARANCE
71 rue Famatina
33200 Bordeaux (Caudéran)

TARIFS

ATELIERS ENFANTS
Atelier 1h : 130€ le trimestre / 360€ l’année
Atelier 1h30 : 140€ le trimestre / 420€ l’année
ATELIERS ADULTES
Atelier 2h (1 mercredi soir/2) : 190€ le trimestre
Atelier 3h (jeudi matin) : 270€ le trimestre

Le premier cours est gratuit !

Nombre de places limitées par atelier.

Chez Marlène

Dans l’ancien quartier des abattoirs de Bordeaux, au bout du quai de Paludate, Marlène tient depuis 1981 un restaurant d’ouvriers. L’établissement hérité de ses parents, installés là depuis 1975, était un bar casse-croute « les gens apportaient un morceau de viande, on faisait cuire la viande avec un légume, on vendait beaucoup de cafés parce qu’on ouvrait à 4 heures ». A l’époque, il y avait les ambulants, ces postiers qui triaient le courrier dans les trains. Le quai de Paludate était une rue très vivante la journée, avec des commerces pour les ouvriers et employés des entreprises alentours. Aujourd’hui, le quai de Paludate est plutôt une zone nuit avec des boîtes ouvertes le soir. Le matin en ouvrant son établissement, Marlène retrouve les restes des soirées festives de la veille : des centaines de bouteilles devant sa porte et parfois quelque saoulard. Ca n’est pas un endroit facile.

Chez Marlène, restaurant Bordeaux, illustration Bordeaux, Julie Blaquié

Au fil des années, Marlène a su se constituer une clientèle fidèle d’habitués qui aiment retrouver le goût de la cuisine simple : la daube, la morue le vendredi et tous ces plats traditionnels qu’elle aime cuisiner et dont elle adore transmettre les recettes et tours de main. Ici on vient pour la nourriture parce que c’est sans chichi, mais aussi pour l’accueil toujours souriant et chaleureux de Marlène. Une fois par mois, Marlène donne des cours de cuisine française à des étudiants en médecine venus de l’étranger, ils ont ainsi appris à faire la blanquette de veau, la morue-carottes-pomme de terre-aïoli et la mousse au chocolat.

« Ca me fait du bien, à moi, de donner. »

Aujourd’hui, Marlène travaille avec son mari, Jean-Pierre, qui tient le bar et sa fille qui vient l’aider trois jours par semaine. Par la suite, celle-ci pourra reprendre l’établissement si elle le souhaite, mais il faudra qu’elle soit un peu plus entière dans le commerce, pour l’instant c’est une bonne mère de famille : « elle élève ses enfants, ce que je n’ai pas eu vraiment le temps de faire avec elle ».

La gestion d’un restaurant qui sert entre 50 et 100 couverts n’effraie pas Marlène qui nous livre ses petits secrets d’une cuisine simple et de bon sens. Il faut savoir gérer son temps, elle a appris à s’organiser. Tout est frais, rien n’est surgelé. Pour aller manger dans l’arrière salle, on traverse la cuisine avec son garde manger à l’ancienne et ses cuivres, du coup rien n’est caché. Marlène adore donner les recettes de ses plats, raconter leur simplicité et les faire partager. Le far Breton c’est facile : « vous faites macérer les pruneaux dans du thé avec du rhum 24H à l’avance. Puis c’est 250 grammes de farine, 3 œufs, 1 litre de lait, 175g de sucre, on fait tourner au robot et puis avec les pruneaux dénoyautés, on enfourne. »

Marlène prépare de temps en temps le repas sportif d’avant le match pour les équipes de rugbys masculin et féminin qui viennent rencontrer l’UBB. La clientèle de Marlène est variée : les routiers, les employés des bureaux alentours, les habitués qui viennent manger depuis une ou deux générations.

Chez Marlène, restaurant Bordeaux, illustration Bordeaux, Julie Blaquié

« Je ne pensais pas être capable de faire autant de repas il y a 20 ou 30 ans. »

Née en Algérie, issue d’une famille de 10 enfants, avec un père militaire, Marlène a repris le commerce de sa mère qui s’appelait l’Etable. « J’ai appris en la regardant faire ». Marlène est intarissable sur les restaurants des quais de l’époque de ses parents. Elle se souvient de tous les noms : le Grand Pavois, le Béarn, le Pourquoi pas, chez Maïté devenu chez Pedro et puis chez Roland et le Garonnais…

Les souvenirs des noms sont précis, mais c’est surtout le souvenir des gens qui émeut Marlène. « Les gens qui étaient en face aux abattoirs sont toujours présent dans ma vie. Ils ne sont plus de ce monde, mais ils m’ont tous laissé un souvenir, c’était des gens humbles. » Il y a tant d’histoires et de rencontres nées chez Marlène. Elle a vu deux inondations de la Garonne en 1981 et en 1987, un mètre d’eau dans le restaurant. Il y avait une charrette à bras rue Terre de Bordes et aussi les chevaux qui s’échappaient des abattoirs parfois. Le quartier n’est pas facile, il y a les prostituées des quais dont personne ne s’inquiète, parfois elle en engage une pour la plonge ou le service, mais ces oiseaux là ne restent pas. Marlène évoque aussi l’histoire d’un SDF qu’elle a aidé pendant un temps et dont elle a vu la fille en pleurs face à la déchéance de son père. Marlène aime les rencontres, comme ce chauffeur de car qui transportait des enfants et qui parfois venait faire des crêpes dans sa cuisine.

« Toutes ces personnes, je ferme les yeux et je les vois. »

Avec son tablier rouge, ses jolies lunettes, Marlène s’admire dans le portrait de Julie : « je suis fleurie aujourd’hui ». Il y a de la générosité dans sa voix, et en même temps c’est elle la patronne ! Elle mène sa barque, toujours prête à offrir les restes de la cuisine avant de partir en vacances ou à organiser une paëlla gratuite pour fêter les 40 ans du restaurant. Si vous passez devant chez Marlène, ne vous arrêtez pas à la devanture et rentrez prendre un café ou mieux goûter sa cuisine et écoutez-la parler du temps passé, sans nostalgie, avec simplement l’envie de partager.

Chez Marlène, restaurant Bordeaux, illustration Bordeaux, Julie Blaquié

Texte Caroline Cochet / Dessins Julie Blaquié / Projet « Elles Saint Jean »
Chez Marlène,
33 quai de Paludate, 33000 Bordeaux

Ateliers de l’été, youpi !

L’Atelier Garance propose des ateliers Arts plastiques pour vos enfants et ados

Du 27 juin au 1er juillet, pour les collégiens-lycéens : explorer l’univers de Garouste et créer des monstres touchants, terrifiants ou simplement étranges (dessin, peinture, collage).
Du 4 au 20 juillet, pour enfants et ados : Le monde marin (faune et flore, surf, mythes…) vu par divers artistes et techniques : dessin, peinture, collage, linogravure, pochoir, mobiles.
Atelier dessin, peinture, enfants, adolescents, Bordeaux, apprendre à dessiner, peindre, Garouste, imaginaire

TARIFS

35 euros la demi-journée
100 euros les 3 demi-journées
150 euros les 5 demi-journées

RESERVATIONS

Tél : 06 06 51 26 53
Email : lateliergarance@gmail.com

ADRESSE

71, Rue Famatina
33200 Bordeaux (Caudéran)

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A bientôt !