Hilo

La ville portuaire la plus proche à l’est de l’île s’appelle Hilo. Eugene me dépose. Eugene a 65 ans, il est « d’ethnicité » japonaise. Il a échappé à la guerre du Vietnam. Son oncle qui était en France en 1945 à la libération, a récemment reçu la légion d’honneur. Haric, un autre hawaïen-japonais rencontré 2 jours plus tard, m’explique qu’après l’attaque de Pearl Harbor, les japonais sur le sol américain firent internés dans des camps. Pour prouver leur loyauté aux Etats-Unis, les soldats japonais constituèrent une unité spéciale et se montrèrent redoutables. C’est parmi eux qu’on compte le plus de morts et de médailles. Haric est moitié français. Ça mère était une « war bride » marseillaise. Les grand-mères d’Eugene, elles, travaillaient dans le business des « picture brides », c’est-à-dire qu’elles fournissaient des photos de jeunes japonaises en age de se marier aux japonais émigrés à Hawaï dans les années 10.

Kara et ses deux colocataires refaisant le monde :
Carnet de Voyage Hawai Julie Blaquié

A Hilo, je visite le Lyman museum et la maison de la famille Lyman, premiers missionnaires américains débarqués à Hawaï. Ce que les Lyman firent de bien : ils apprirent la langue des hawaïens et l’alphabétisèrent. Après, bin forcément le livre le plus traduit fut la bible, et c’est discutable. C’est aussi la madame Lyman qui commença à habiller de vêtements occidentaux les indigènes. Toute la maison est construite en bois de koa et d’ohia. Il s’agit de la première construction en bois de l’île. La maison dut être déplacée au début du vingtième siècle car une route allait la couper en son milieu.
Grâce au musée, j’ai appris que le combat de coqs était le sport préféré des philipins, immigrés en masse à la fin du 19e pour travailler dans les champs de canne à sucre. Cela expliquerait leur profusion sur les îles.

Jan, la gentille dame blonde du musée, veut me montrer le terrain de foot où les kolea aiment se poser. Le Kolea est un type de pluvier du Pacifique, qui traverse l’océan une fois par an de l’Alaska à Hawaï. Il a de longues jambes fines et aime l’herbe courte. Ca doit lui rappeler le genre de terrain qu’il a là-haut. Il est plutot solitaire, pèse presque rien et vole d’une seule traite pendant 55 heures lors de la migration. Il y a beaucoup d’Alaskiens à Hawaï ! Baleines, oiseaux, humains…

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